Des passants ont contribué à déjouer la tentative d’enlèvement, par des agresseurs armés, de la fille et du petit-fils d’un dirigeant français du secteur des cryptomonnaies à Paris, lors d’une attaque audacieuse en plein jour qui a été filmée.
L’incident a incité l’entreprise de cryptomonnaies dirigée par le père de la femme visée à exiger des « protections » pour les entreprises du secteur des cryptomonnaies en France.
L’attaque de mardi matin dans le 11e arrondissement de Paris est la dernière d’une série d’incidents violents visant des personnalités du secteur crypto en pleine expansion en France, dont deux attaques au cours des derniers mois et au moins cinq depuis 2023.
Quatre hommes masqués ont attaqué la fille, son compagnon et leur enfant dans la capitale française, ont indiqué des sources policières à l’Agence France-Presse (AFP).
Une vidéo montre trois hommes masqués sortir d’une camionnette blanche portant la marque de la société de livraison Chronopost. La femme et son compagnon se battent contre les agresseurs et de forts cris à l’aide se font entendre. S’adressant à BFMTV, un témoin a déclaré que les agresseurs avaient tenté de « tirer une jeune femme de force » dans le véhicule qui attendait.
On peut voir la femme saisir une arme à feu sur l’un des hommes masqués et la jeter dans la rue. L’arme, qui a ensuite été récupérée sur les lieux, s’est avérée être un faux, ont indiqué des sources à BFMTV.
Les cris attirent l’attention des passants, qui interviennent, dont l’un est armé d’un extincteur.
« J’ai vu des passants dire d’arrêter. Un homme est sorti dans la rue avec un extincteur pour essayer de faire partir ces gens », a déclaré un témoin à la chaîne de télévision française BFMTV.
Finalement, les agresseurs abandonnent, les trois hommes remontent dans leur camionnette et le quatrième suspect – le chauffeur – prend la fuite.
Une autre femme qui a été témoin de la scène a déclaré à BFMTV : « Je suis sortie dans la rue et j’ai vu cet homme allongé sur le sol avec un pistolet à côté de lui, assez ensanglanté. »
Une fois l’attaque terminée, les victimes ont été aidées par des personnes dans la rue. Tous les trois ont subi des blessures légères et ont été soignés à l’hôpital, a rapporté BFMTV. La femme, qui selon le média était enceinte de cinq mois, a été soignée pour un choc, tandis que le visage de son compagnon était couvert de sang.
La femme dans la vidéo est la fille du PDG et co-fondateur d’une plateforme française d’échange de cryptomonnaies, selon l’AFP.
Le ministre français de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a annoncé mercredi qu’il tiendrait une réunion avec des entrepreneurs en cryptomonnaies pour discuter de la sécurité à la lumière de la série d’attaques, selon l’AFP.
À la suite de l’attaque, l’entreprise a publié une déclaration appelant les autorités à « adopter immédiatement des mesures pour renforcer la protection des collaborateurs des entreprises de l’écosystème des cryptomonnaies ». L’entreprise a remercié Retailleau d’avoir accepté de la rencontrer, pour « discuter plus en détail de toutes ces questions ».
L’entreprise a également déclaré qu’elle était « extrêmement attristée » par l’attaque de mardi et a exprimé son soutien aux familles des victimes.
Aucune arrestation n’a encore été effectuée en relation avec l’incident. Le parquet de Paris a déclaré qu’il avait ouvert une enquête sur des infractions de tentative d’arrestation, d’enlèvement, de séquestration ou de détention arbitraire commises par une bande organisée, de violence aggravée et de participation à une association de malfaiteurs.
Chronopost a déclaré qu’elle ne pensait pas que la camionnette impliquée dans la tentative d’enlèvement appartenait à son entreprise, mais plutôt qu’il s’agissait d’une tentative d’imiter sa marque. « Constatant l’absence de vol de véhicule au sein de notre flotte d’entreprise et compte tenu des marquages non conformes visibles sur les images du véhicule utilisé, tout laisse à penser à ce stade que nous sommes face à une usurpation de notre marque », a écrit l’entreprise sur X.
L’attaque de mardi fait suite aux enlèvements d’autres personnalités du secteur des cryptomonnaies en France.
Le 1er mai, le père d’un entrepreneur en cryptomonnaies a été enlevé dans le 14e arrondissement de Paris et retenu contre rançon. Les policiers ont libéré la victime, à qui il manquait un doigt, deux jours plus tard, le 3 mai. Cinq suspects ont été arrêtés dans ou près de la maison où la victime était retenue, ainsi que deux autres le lendemain. Deux d’entre eux ont été innocentés par la suite.
En janvier, David Balland, co-fondateur de la société française de cryptomonnaies Ledger, a eu la main mutilée après que lui et sa femme ont été enlevés à leur domicile dans le centre de la France. Ils ont été libérés après une opération de police. Une partie de la rançon de 10 millions d’euros (11,2 millions de dollars) en cryptomonnaies exigée par les ravisseurs a été versée, mais « la quasi-totalité de la cryptomonnaie a été retrouvée, gelée et saisie », a rapporté BMFTV, citant le procureur de la République.